Travail Soigné – PIERRE LEMAITRE
Le commandant Camille Verhoeven et sa brigade criminelle sont appelés sur une scène de crime épouvantable et inhabituelle… deux femmes ont été mutilées, tuées, violées, découpées. Une scène atypique et effroyable que Camille arrive à relier à d’autres scènes de crimes, réelles ou tirées de la littérature... comment démêler tout ça ? Surtout quand la presse s’en mêle et que le commandant se retrouve en porte à faux…
J’avais déjà lu « Au Revoir Là-haut » et « Robe de Mariée » de Pierre Lemaitre, que j’avais trouvé très bien écrits, très fluides. Ce livre ne m’a pas déçu, et le style d’écriture est toujours aussi agréable à lire ! Il a d’ailleurs gagné le Prix du premier roman du Festival de Cognac en 2006.
C’est un très bon thriller qui nous tient en haleine ! Pourtant peu conquise au début du livre et assez dégoûtée par les scènes de crimes très détaillées et vraiment sanglantes, j’ai fini par dévorer ce livre ! On s’attache aux personnages de la brigade, et notamment à Camille, que l’on suit aussi bien au travail que dans sa vie personnelle. On anticipe parfois certaines scènes mais j’avoue n’avoir pas vu venir le dénouement ni su voir qui était le tueur, ce qui est synonyme d’un bon thriller :).
- Emotions : La peur, l’effroi, la surprise, le dégoût, la colère, … Pierre Lemaitre sait nous faire ressentir l’histoire et c’est qui fait la force du livre. Attention, âmes sensibles, s’abstenir !
- Action : Courses poursuites, arrestations, interrogatoires musclés, …, tout y est !
- Suspens : Qui dit roman policier, dit suspens, et dès les 1ères pages, nous sommes plongés dedans ! Au fur et a mesure du livre, l’auteur distille des indices, que nous recevons en même temps que la police, et sur les derniers chapitres, on a qu’une envie : connaître la fin !
Fans de polars mais un peu sensibles ? Ne vous laissez pas décourager par certaines sanglantes car il vaut le détour ! Et bonne nouvelle : c’est le 1er livre d’une trilogie, on retrouvera donc notre commandant dans deux autres livres :).
EXTRAITS
« Louis était blond , avec une raie sur le côté et cette mèche un peu rebelle qu’on remonte d’un mouvement de tête ou d’une main négligente mais experte et qui appartient génétiquement aux enfants des classes privilégiées. Au fil du temps, Camille avait appris à distinguer les différents messages que véhiculait la remontée de la mèche, véritable baromètre des affects de Louis. Dans sa version « main droite », la remontée de la mèche couvrait la gamme allant de « Soyons correct » à « Ça ne se fait pas ». Dans la version « main gauche », elle signait l’embarras, la gêne, la timidité, la confusion. Quand on regardait bien Louis, il n’était pas du tout difficile de l’imaginer en premier communiant. Il en avait encore toute la jeunesse, toute la grâce, toute la fragilité. En un mot, physiquement, Louis était quelqu’un d’élégant, de mince, de délicat, de profondément agaçant. »
« Lorsqu’ils arrivent sur les lieux d’un crime, inconsciemment, les plus jeunes cherchent des yeux l’endroit où se trouve la mort. Les plus chevronnés cherchent la vie. Mais ici, pas moyen. La mort avait pris toute la place, jusque dans le regard des vivants, mêlé d’incompréhension. »