Couverture du livre "Chanson Douce" de Leïla Slimani
Drames,  Prix Littéraires

Chanson douce – LEILA SLIMANI

Leïla Slimani, récompensée par un triple prix littéraire (Goncourt, des Lectrices ELLE et des lycéennes ELLE), écrit avec « Chanson Douce » un roman  sur un sujet fort : l’infanticide, qui ne peut qu’émouvoir et toucher tout le monde. De plus, c’est un sujet d’actualité puisque ces dernières années, on a vu apparaître ce type de faits divers en une des journaux, des mères ou nourrices accusées d’avoir tué leurs enfants.  Le livre est d’ailleurs inspiré d’un fait divers aux Etats Unis, en 2012, où la nourrice, Yoselyn Ortega, a tué deux des trois enfants dont elle avait la garde après 2 ans de travail auprès de la famille. Elle n’a jamais su expliquer son geste…

Résumé:

Après la naissance de son deuxième enfant, Meryem décide de reprendre son travail d’avocate. Avec son mari, Paul, ils cherchent alors une nounou pour Mila et Adam. C’est ainsi que Louise, rentre dans leur vie. Louise, nounou et femme parfaite au 1er abord, montre ensuite un visage inquiétant… jusqu’au drame.

Mon avis littéraire :

Dans « Chanson Douce », Leïla Slimani, rentre dans la psychologie des personnages et aborde ici différents thèmes de société très intéressants :

La place de la femme entre son rôle de mère, d’épouse, de femme active… Myriam, la mère du roman, se juge en permanence. Et elle se sent jugée par son mari, ses amis, la nourrice, bref par la société. D’abord mère au foyer, elle se sent inutile; ensuite avocate débordée, elle culpabilise pour ses enfants, est trop ceci, par assez cela..

-Les relations entre les parents et la nourrice, qui sont finalement des relations patron-employée. Et cela même si Paul et sa femme refusent, au départ en tous cas, de le voir comme ça.

-Finalement, elle aborde aussi la solitude et le rejet de certains par la société. Comme les nourrices, souvent d’origine étrangère, y compris Louise dont sa seule occupation est la famille chez qui elle travaille. Cela tourne à l’obsession, elle espère tellement en faire partie.

En quelques mots :

  • Emotions : C’est un livre qui nous transmet les émotions des différents personnages : entre les parents qui se retrouvent patrons d’une nourrice, en sont maladroits tout en voulant éviter le contraire; et la nourrice qui a sa propre vie dont la famille ne connaît absolument rien (et ne s’y intéresse pas)..
  • Action : Non, pas ou peu d’actions. La seule scène d’action, celle du drame, n’est pas décrite. Le lecteur arrive après le drame lors de la 1ère scène.
  • Suspens : Pas de suspens sur le drame. On sait dès le départ ce qu’il va advenir à la fin (« Le bébé est mort » est la 1ère phrase du livre). La question qu’on se pose tout au long des pages c’est : Pourquoi ?? Comment Louise a t-elle pu en arriver à commettre un acte aussi horrible ? Et malheureusement, pour ma part, je n’ai pas obtenu de réelle réponse. Peut-être que l’auteur n’en a pas, et laisse le lecteur imaginer la réponse, interpréter les signes, …

Pour conclure :

Le livre est très bien écrit, je l’ai lu très vite, et offre à réfléchir ! Mais je suis restée sur ma faim pour la fin… 🙁
A noter : il a été adapté au cinéma avec Leila Bekhti aux côtés de Karin Viard et Antoine Reinartz ! Rendez-vous ici pour découvrir la bande annonce.

Extraits :

« La vie est devenue une succession de tâches, d’engagements à remplir, de rendez-vous à ne pas manquer. Myriam et Paul sont débordés. Ils aiment à le répéter comme si cet épuisement était le signe avant-coureur de la réussite. . »

« La vie est devenue une succession de tâches, d’engagements à remplir, de rendez-vous à ne pas manquer. Myriam et« Quelques jours auparavant, alors que Myriam discutait de ses recherches avec son amie Emma, celle-ci s’est plainte de la femme qui gardait ses garçons. « La nounou a deux fils ici, du coup elle ne peut jamais rester plus tard ou faire des baby-sittings. Ce n’est vraiment pas pratique. Penses-y quand tu feras tes entretiens. Si elle a des enfants, il vaut mieux qu’ils soient au pays. » Myriam avait remercié pour le conseil. Mais, en réalité, le discours d’Emma l’avait gênée. Si un employeur avait parlé d’elle ou d’une autre de leurs amies de cette manière, elles auraient hurlé à la discrimination. Elle trouvait terrible l’idée d’évincer une femme parce qu’elle a des enfants. Elle préfère ne pas soulever le sujet avec Paul. Son mari est comme Emma. Un pragmatique, qui place sa famille et sa carrière avant tout. «  Paul sont débordés. Ils aiment à le répéter comme si cet épuisement était le signe avant-coureur de la réussite. . »

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