Le plongeon- Séverine VIDAL et Vicor L. Pinel
Merci encore une fois à Babelio mais aussi aux Editions Grand Angle de m’avoir envoyé cette BD. La magnifique couverture ainsi que “Un EHPAD, des fesses, de l’amour et des rides !” écrit en 4eme de couverture ont suscité ma curiosité même si j’étais un peu effrayée à l’idée de lire un récit sur la vieillesse.
Résumé :
Yvonne, 80 ans, vend sa maison, où elle vivait seule avec sa chienne Bellouche après le décès de son mari Henri, pour intégrer un EHPAD. C’est le grand « plongeon » vers une nouvelle vie, la dernière, qu’elle doit apprendre à s’approprier, avec ses bons comme ses mauvais moments.
Mon avis littéraire
Oui, la vieillesse fait peur, la dégénérance et la solitude aussi… Alors quand on commence cette BD, on ne sait pas trop dans quoi on se jette justement^^.
Pour être honnête, l’histoire m’a parfois donné envie de pleurer. Mais c’est aussi très drôle et touchant sur certains passages.
En plus pour qualifier ce récit, on peut aussi changer le « d » de ces rides par un « r », même si ce n’est pas la qualité principale de cette histoire.
Hervé Richez – Directeur de collection Grand Angle
C’est un mélange doux-amer qu’on oublie pas tout de suite, qui laisse une trace, et c’est là toute la force de ce livre. Quelle justesse dans l’écriture! Et les dessins en sont le beau reflet. Il y a beaucoup de couleurs pastels, presque délavées. C’est comme si la vie d’Yvonne avait pris une teinte un peu passée, une « couleur mort, on dirait qu’ils le font exprès ».
Yvonne c’est une femme drôle, entière, attachante. Un personnage qu’on aime suivre dans la découverte de sa nouvelle vie : les repas, les règles imposées, les rencontres avec les autres résidents et les soignants… Et puis l’amitié et l’amour qui sont toujours présents… Mais la liberté, ça, c’est terminé ! Et c’est ce qui m’a marqué. En vieillissant et en rentrant dans un établissement comme celui-ci, on redevient un adolescent. Sauf qu’on en est plus un… Quand elle répond à la directrice de l’établissement qui la sermonne parce qu’elle a osé inviter des amis dans sa chambre un soir : « Non, en effet je n’ai plus quinze ans, c’est d’ailleurs pour ça que vous allez me parler sur un autre ton », on sent toute la frustration que cela représente!
La couverture est superbe mais donne un aspect assez triste, contrairement à la fin qui pourtant explique le titre. Mais ce passage, cette fin heureuse, n’est qu’une parenthèse dans la vie d’Yvonne. Elle tombe « je ne fais que ça depuis que je suis arrivée ici » : alors peut-être qu’un plongeon c’est en effet plus poétique et volontaire qu’une chute…
Pour finir, p’tit clin d’œil à ma mamie, qui comme Yvonne, sait faire passer les billets en douce comme un vrai dealer <3.
En résumé
Des émotions et de la poésie dans une histoire d’Ephad, ça change! Et j’ai refermé la BD en me disant qu’il fallait croquer la vie à pleines dents avant que ça ne soit plus possible…