L’Ours et le Rossignol – Katherine Arden
Les éditions DENOEL ont posté, via Instagram, les premières pages de « L’ours et le Rossignol », le premier roman de Katherine ADREN. La magnifique couverture du livre et la description « inspiré des contes russes dont il a su garder toute la poésie et la sombre cruauté » m’ont tout de suite séduite. Et cela s’est confirmé au fil de ma lecture 🙂
Résumé :
Vassia vit avec son père et ses frères & sœurs dans un village en Russie médiévale. On raconte que sa grand-mère était une sorcière qui avait séduit le Grand-Prince de Moscou. Sa mère est morte en couches en prédisant que sa fille serait spéciale. C’est peut-être pour ces raisons que Vassia est la seule à voir les anciens esprits, ceux-là mêmes qui sont décrits par Dounia sa gouvernante dans les vieux contes Russes. Avec l’arrivée de la christianisation dans son village sous la forme d’une belle-mère tyrannique et d’un prêtre à l’ambition débordante, Vassia est le seul rempart contre l’oubli des croyances ancestrales qui pourrait sauver son village.
Mon avis littéraire :
Avec « L’Ours et le Rossignol » de Katherine Arden, bienvenue dans l’hiver Russe médiéval ! Découvrez la magie, les esprits des forêts, les protecteurs des maisons, et bien sûr Morozko le roi de l’hiver… Toutes les figures traditionnelles des légendes et du folklore russes sont présentes dans ce roman. J’ai senti le froid, j’ai visualisé le village en lisière de forêt, j’ai même parfois tremblé en découvrant les esprits qui rôdaient dans le souffle du vent (à ne pas lire en pleine tempête pour les fragiles comme moi!) mais seulement sur quelques courts passages.
« L’Ours et le Rossignol est un roman admirablement tissé, sur la famille et sur les rudes merveilles cachées au cœur de l’hiver. »
Robin Hobb
Pour les amateurs de Fantasy, type L’assassin Royal vous y trouverez tous les ingrédients pour un bon roman! De la magie, une héroïne avec une destinée particulière, la faculté de parler aux animaux (wink wink Fitz et Oeil-de-nuit, pire deuil de mes lectures!), des batailles, des rebondissements, de l’action… tout y est!
Le petit plus : « L’Ours et le Rossignol » de Katherine Arden est un roman de fantasy original, car il est inspiré de contes russes!
Vassia, notre héroïne, est intrépide, différente, têtue, indépendante,… Elle arrive à voir les anciens démons, à parler aux chevaux, … Elle est spéciale : au niveau de la magie et de ses dons mais aussi très en avance sur son temps. Vassia refuse d’être réduite à son rang de femme comme épouse ou nonne. Elle préférait mourir plutôt que de se laisser enfermer dans une de ces cages. Une féministe avant l’heure !
Face à elle, Konstantin, le prêtre empli de désir et de peur. Mis au placard par le prince car il devenait trop adulé par la population, il est envoyé dans le village de Vassia. Mais sa soif de pouvoir n’a pas disparue et il va façonner, grâce à la peur, ce petit village tranquille afin de se faire aduler. C’est un personnage très intéressant, qui m’a fait trembler. Il permet de mettre en avant la dualité de l’époque entre les anciens dieux et le dieu nouveau. La religion chrétienne n’ayant pas le beau rôle ici !
Ce premier tome n’est qu’un prémisse au 2eme et 3eme tomes. Il met en place le contexte, les personnages, l’affirmation de Vassia. J’ai trouvé la fin un peu trop simple donc je suis restée sur ma faim. Mais heureusement j’ai pu enchaîner directement sur le 2ème tome qui est GENIAL!
L’auteure :
Katherine Arden est née à Austin (Texas). Après une année de lycée à Rennes, elle part étudier à Moscou, avant de finir ses études en littératures française et elle vit actuellement dans le Vermont.
Extraits
« Olga Petrovna, dit Dounia, mon Olia. Les contes de fées sont pour les enfants, mais tu es une femme et, bientôt, tu seras une épouse. Épouser un homme convenable, vivre en sécurité dans sa maison, adorer Dieu et enfanter des fils robustes, voilà ce qui est réel et juste. Les rêveries ne sont plus de mise. Les contes sont plaisants les nuits d’hiver, rien de plus. »
« Toute ma vie, on m’a dit “Viens” et “Va”. On me dit comment je dois vivre et on me dit comment je dois mourir. Je dois être la servante d’un homme et sa jument pour ses plaisirs, ou me cacher derrière des murs et abandonner ma chair à un dieu froid et silencieux. Je préférerais encore me jeter dans la gueule des enfers, si c’était de ma propre volonté. Je préfère mourir demain dans la forêt plutôt que vivre cent ans de la vie qui m’a été choisie. »