La petite dernière – Fatima DAAS
J’ai reçu le livre « La petite dernière » de Fatima Daas dans le cadre d’une opération Masse critique de Babelio et les éditions Noir sur Blanc. Le thème d’une musulmane pratiquante mais « inadaptée » selon ses mots ainsi que l’humour noir sous-jacent dans la 4ème de couverture m’ont séduite, mais pourtant je n’ai pas autant accroché que prévu durant de ma lecture.
Résumé :
Fatima est la dernière d’une famille musulmane pratiquante, composée de ses deux parents et de ses 2 sœurs. Née en France, d’origine algérienne, elle tente de trouver sa place vis-à-vis de sa famille et de la religion. En quête d’identité, elle navigue entre sa foi musulmane, ses envies, son homosexualité, sa famille conservatrice et le monde qui l’entoure.
Mon avis littéraire
« La petite dernière » de Fatima Daas est une autobiographie. Mais ne vous attendez pas à une chronologie linéaire usuelle pour les autobiographies. Ici, chaque partie du livre (que l’on pourrait associer à des mini chapitres), commence par « Je m’appelle Fatima Daas » et nous raconte une passage de sa vie, alternant passé et présent. Il n’y a pas de fil rouge, et on découvre alors à chaque chapitre un nouveau pan de sa vie, sans suivi dans le temps. Cela m’a donné une sensation de récit décousu qui m’a empêché de me projeter dans son histoire et d’y prendre part. J’ai cherché le fil conducteur qui allait me mener quelque part au fil d’un récit construit mais je l’ai manqué ou du moins survolé jusqu’à l’arrivée de Nina dont on sent qu’elle est la clé de l’histoire.
Le livre parle dès le départ beaucoup du schéma familial en place chez Fatima : son père qui les bat, sa mère qui ne dit rien et dont le territoire sacré est la cuisine… et surtout la place de la religion. Enfin, plutôt sa place à elle, dans le monde, par rapport à la religion. Enfant instable, avec une maladie incurable qui ne se soigne pas depuis l’enfance, attendue comme un garçon, Fatima ne se sent pas la hauteur. Elle culpabilise, cherche des réponses et se considère comme une pécheresse d’être différente. Ce qui la met dans cet état de mal-être c’est qu’elle est pourtant toujours dans l’amour de Dieu et n’arrive pas à concilier ces deux parties d’elle. Elle a même du mal à porter son propre prénom … Fatima … qu’elle considère très (trop) lourd de sens pour ses épaules.
Je m’appelle Fatima.
Dieu seul sait si je porte bien mon prénom.
Si je ne le salis pas.
Pour conclure
C’est un texte puissant sur une femme homosexuelle qui fait face au monde religieux musulman qui ne l’accepte pas comme elle est. Le thème du livre est fort et on ressent le mal-être de l’auteure au fil des pages… mais malheureusement je n’ai pas eu de coup de cœur.
Extraits
« Fatima signifie « petite chamelle sevrée ». Sevrer, en arable : fatm. Cesser l’allaitement d’un bébé ou d’un jeune animal pour le faire passer à une nouvelle alimentation. Se sentir frustré, séparer quelqu’un de quelque chose ou quelque chose de quelqu’un ou quelqu’un de quelqu’un. »
« Comme Fatima, j’aurais dû avoir trois sœurs. Une de mes sœurs perd la vie quelques heures après sa naissance. Elle s’appelait Soumya. »